Résumé :

La ville de Dardilly, inscrite dans la démarche « Territoires d’engagement », a souhaité bénéficier de l’aide d’un doctorant Cifre pour déployer le savoir-faire proposé par l’Agence nationale de cohésion des territoires. En menant une réflexion sur l’apport des sciences cognitives pour favoriser la cohésion sur le territoire et susciter les changements de comportement, il est attendu l’émergence, le déploiement et la pérennité d’un engagement citoyen renouvelé. En explorant les distinctions entre le sentiment d’action et la conscience de l’action, l’agentivité et les mécanismes sous-jacents au contrôle conscient de l’action peuvent être abordés (Balconi, 2010). Cette agentivité peut aussi être vue dans une dimension coopérative où les personnes travaillent ensemble et coordonnent leurs actions pour performer dans une réalisation commune (Bandura, 1998 ; Mulyana et al., 2019).

A l’aide des outils de l’ergonomie constructive, une intervention basée sur la mise en place de situations d’action va permettre d’interagir avec les systèmes de travail et accompagner le développement de savoir-faire, connaissances et compétences auprès des acteurs du territoire (Falzon, 2015 ; Broberg, 2015). Les projets de coopération élaborés dans l’équipe passent alors par le déploiement d’un accompagnement au changement à la fois individuel et collectif, enjeu de cette thèse dont l’hypothèse générale est qu’il renforce l’agentivité. Pour aborder cette problématique, trois axes ont été envisagés. Premièrement, comprendre et contribuer à la montée des connaissances et compétences individuelles au travers de la métacognition décrit comme la capacité à réfléchir sur soi-même et sur l’adéquation de ses pensées et de ses actions ; elle serait une propriété fondamentale de l’agentivité (Bandura, 2018). Deuxièmement, nous cherchons quels seraient les déterminants de l’efficacité de la co-conception dans l’action située. Cet axe met en lien différents éléments : la cohésion de groupe (Bollen & Hoyle,1990), le sentiment d’efficacité organisationnelle (Bandura, 1998 ; Bohn, 2010) et les compétences politiques dans les organisations (Ferris et al., 2005 ; Dagot et al., 2014). Enfin, le dernier axe est celui de la contribution à la structuration des processus collectifs que nous abordons à l’aide d’une recherche action (Roy & Prevost, 2013) et des outils de conception participative (Darses, 2004).

Directrice de Thèse

Catherine Gabaude, Directrice de Recherche — Université Gustave Eiffel